mardi 23 mai 2006

Jean Paul Sartre fait des expériences dry martini ...



Mystère insondable comme il me prend parfois une irrésistible envie de voir un vieux western réactionnaire, il m’a pris cette après-midi un impérieux besoin de revoir Bullitt (les andouillettes ?) !! Vous savez le film avec les jolies voitures et Steve Mc Queen en pyjama sybarite fin sixties trop trognon !!
Et bien force est de constater que c’est un film qui c’est un brin avachi … tout ce qui fait le malin, ces zooms avant mordorés, ces flous lysergiques tout ça a cruellement vieilli, ce fatras qui se voulait in moderniste sonne très faux aujourd’hui. Par contre le film est réjouissant en creux grâce à tempo merveilleusement amorphe qui donne une atmosphère à peu près nimbée morbide, un existentialisme molasson lounge pas si désagréable que ça grâce à notre amie la patine, Jean Paul Sartre fait des expériences dry martini au bar ou presque …
Le film est surtout connu pour la BO de Lalo Schiffrin -qui est extraordinaire il est vrai-, et la fameuse poursuite automobile dans les rues de San Francisco. Outre le fait que l’on ne voit aucun gay à l’horizon dans les dites rues, ce qui est extrêmement étonnant, cette poursuite assez croquignolette en elle-même a l’immense inconvénient de couper le rythme du film , entre l’heureuse mollesse documentaire du début et la fin melancolente ce morceau de bravoure plombe le film par son étrange célérité , du Speed Metal entre deux bossa nova molles… En fait le vrai morceau de bravoure c’est la dernière séquence dans l’aéroport , joliment sèche et tout et tout … d’ailleurs Michael Mann pas trop aveugle décalque très bien tout ça à la fin de Heath … Bon il y a de jolies voitures (Ford Mustang) certes mais de jolis être flottants surtout, Steve Mc Queen qui a le don de fixer irrémédiablement le classometre dans le rouge (il est resté bloqué) il ne fait jamais rien, il se pose tourne un peu la tête déclanche une micro plissure imperceptible au coin de ses lèvres et c’est suffisant, la classe ultime. Il y a aussi Jacqueline Bisset qui a le don de fixer irrémédiablement elle le groumpifometre dans le rouge, dans Bullitt elle se ballade toute en jambes, vêtue d’une seule chemise d’homme, elle fait plutôt au film l’honneur de son passage, presque un miracle Botticellien … Quel est le film ou elle pratique la plongée sous-marine avec assiduité et où on peut l’admirer dans un charmant maillot de bain je ne me souviens plus ? Ah si ! « Les Grands Fonds » un autre film de Peter Yates …

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