dimanche 20 novembre 2005

Basement 5 - 1965-1980 (1980)



En 1980 même s’il y avait des bouts de Reggae blanchis chez Police voir Joe Jackson tout cela n’était pas si évident (le revival Ska lui jouant un peu à coté). Pourtant entre punk et reggae il y avait de légères passerelles une sorte de communauté d’esprit entre rastas du ghetto et petits blancs énervés, entre la ganja et le speed.
Basement 5 était le groupe de Dennis Morris arrivé de Kingston en 1965. celui ci avait travaillé pour le label Island comme photographe et illustrateur et quand le reggae débarqua dans Brixton il ne cacha pas son hostilité envers les rastas estimant que les problèmes des jamaïcains Londoniens n’avaient rien avoir avec Jah ou le Negus, qu’il fallait donc chercher dans la politique et non dans une spiritualité folklorique. C’est à ce moment là que le punk fit son apparition et que derrière un nihilisme de façade Dennis Morris trouva un début de conscience politique notamment chez les Clash .
Basement 5 est donc le résultat d’un métissage, tant politique que musical : d’ailleurs écouter aujourd’hui cet album dans une France qui semble carboniser est une chose assez significative, des titres comme « Riot » * , « Immigration » ou « Hard Work » montrent que depuis 1980 peu de choses ont vraiment bougé que les brûlots d’hier valent pour aujourd’hui.
Pour en revenir au fameux métissage il n’y que deux titres qui soient franchement reggae sur l’album « Immigration » et « oméga man » le reste est un choc bizarre pour l’époque entre le post-punk et le dub, basse plombée et guitare quasi velvetienne, on se croirait parfois chez Joy Division : Rien d’étonnant car - cerise sur le spliff - l’album est produit par Martin Hannet,. A la limite du vampirisme on retrouve les obsessions du Phil Spector mancunien. Son désaffecté et implosif, rythmique sèche et basse en vedette.

* « Immigration/Do you know what it’s like/Immigration/You spoilt many lives . »

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce commentaire brillant, j'avais adoré ce disque quand il est sorti il y a plus de 20 ans, à telpoint que je l'ai recherché sur Internet,je l'ai foinalement trouvé sur ebay Allemagne, et un amime l'a converti en MP3. Ton papier mepermet de mieux comprendre leur démarche.Lemélage Reggae/punk est effectivement très réussi sur cet album, vraiment originalet pas du tout artificiel.

Anonyme a dit…

Bravo pout ton commentaire;
Basement 5 est resté pour moi la fusion du punk et du reggae même si ti le dis l'album ne contitnt que deux titres empruntés à Jah.
*Mais j'ai un pirate live d'un concert au bains douches en 84 avec un batteur jamaicain et là..; c''est la grâce totale, plus fusion tu meurs. Si un jour ce concert ressort en bonne qualité il sera inevitable.
Un fan de la 1 ere heure.
Leo Williams le bassiste sera par la suite dans BAD, Scremin Target et en fin Dreazone

Devines... a dit…

Bonjour, adeptes de l'incontournable B5.
Je recherche une video de B5.
J'aimerais l'intégrer à une animation flash.

Aidez-moi, svp, à réaliser un pseudo "RIOT IS COMIN' BACK"

Un commentaire : l'essentiel a été dit par Lorenzzzo et "Anonyme" ; n'empêche, un p'tit ajout :
un son de basse, une inventivité du batteur et enfin la complainte sans complaisance du chant, c'est du B5.
Je n'ai jamais entendu quelque chose comme ça.

So, Is RIOT COMIN' BACK ? .-)