lundi 5 septembre 2005

Lola Montès - Max Ophuls (1955)

« Voilà je vais vous dire exactement ! J’ai été surpris d’être pris pour un révolutionnaire ou un novateur, parce que je croyais que tout ce que j’avais fait était la chose la plus normale du monde ; je vous assure, il n’y a pas une seule recherche dans Lola Montès, parce que j’ai été véritablement emporté par le sujet, et aujourd’hui encore … Tout ce qu’il a de bien dans Lola m’est peut-être arrivé à cause de mon inexpérience de la couleur et du cinémascope : quand je regardais dans le viseur de ma caméra, c’était comme si j’étais né la veille … »


Tout est quasi admirable Et si Lola Montès n’était que cela un grand film raté ! Qui survivrait grâce au talent persistant d’Ophuls : des enchaînements osés de couleurs flamboyantes, à ce niveau cela devient de la belle peinture et il faut chercher du coté des impressionnistes, comme d’habitude des mouvements de caméras spirituels, un récit éclaté et une structure narrative complètement moderne et visionnaire, voilà, voilà comme toujours chez Ophuls on est dans un espace temps assez indéfini et on ne parlera pas d’encrage de territoire tant il semble étranger à la chose … Tout est quasi admirable, néanmoins … Lola Montès n’est pas un film de prime abord émouvant, les personnages n’existent pas ce sont de pures abstractions, Martine Carole n’est qu’une enveloppe charnelle loin de Danielle Darrieux dans l’admirable et bouleversant Madame De.. , en fait c’est peut-être trop flamboyant, pour trouver de l’émotion qui passerait par le cerveau et pas trop le cœur, Il faudrait regarder Lola Montès par un autre filtre penser que c’est le dernier film d’Ophuls, que c’est un film désenchanté et parfois même un peu cynique, et voir dans ce grand Barnum magnifiquement coloré une charge (inconsciente ?) contre le spectaculaire, contempler le pénible et fatigant Ustinov de profil comme le futur dissimulé du divertissement.

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