Bon en gros c’est n’importe quoi du folk rachitique avec une guitare acoustique accordée au petit bonheur la chance, une guitare sommaire comme dirait l’autre, et aussi une voix tellement aléatoire tellement !!! et d’autres titres furieusement psychés avec une guitare électrique furibarde on se demande pourquoi, et une batterie tellement riquiqui , tellement !!! Des bouts de mélodies qui tentent une existence burlesque mais qui résistent qui ne sortent pas, ne naissent pas vraiment, et pourtant tout est très touchant comme si ce disque que l’on imagine enregistré avec un espoir lassé ne pouvait être qu’une empreinte abandonnée par Kenneth Higney un jour de 1976, une chose tellement importante pour lui, tellement !!! Bon avançons un nom en tremblant, il y a du Jandek chez Kenneth Higney
jeudi 29 septembre 2005
Kenneth Higney - Attic Demonstration (1976)
Bon en gros c’est n’importe quoi du folk rachitique avec une guitare acoustique accordée au petit bonheur la chance, une guitare sommaire comme dirait l’autre, et aussi une voix tellement aléatoire tellement !!! et d’autres titres furieusement psychés avec une guitare électrique furibarde on se demande pourquoi, et une batterie tellement riquiqui , tellement !!! Des bouts de mélodies qui tentent une existence burlesque mais qui résistent qui ne sortent pas, ne naissent pas vraiment, et pourtant tout est très touchant comme si ce disque que l’on imagine enregistré avec un espoir lassé ne pouvait être qu’une empreinte abandonnée par Kenneth Higney un jour de 1976, une chose tellement importante pour lui, tellement !!! Bon avançons un nom en tremblant, il y a du Jandek chez Kenneth Higney
dimanche 18 septembre 2005
Sur La possibilité d’une île
Etonnant au beau milieu de La possibilité d'une île, il y a un passage très très long (presque 60 pages) qui ressemblent à s’y méprendre à du vieux San Antonio seventies , vous savez quand Frédéric Dard se décidait à produire pendant un chapitre ou deux une prose presque sérieuse et épurée de toute gaudriole langagière, ici c’est le passage à Lanzarote, la description de la vie interne des Elohimiens, le coté roman policier avec gardes du corps à mitraillettes, petite architecture délirante et baie vitrée , c’est exactement du San Antonio 1975.
Bryan MacLean - IfYouBelieveIn (1966-1982)
Bryan Maclean n’était peut être pas fait pour ça, vivre en communauté au beau milieu d’une bande d’agités du bocal sérieusement entamés par une consommation excessive de psychotropes divers et avariés, car Love au-delà du divin des arrangements surnaturels et des mélodies crève cœur, c’était ça aussi, un gang de quasi-freaks autodestructeurs, et si Maclean parvient à placer seulement quatre titres dans toute la discographie de Love c’est presque un miracle, tant l’azimuté en chef Arthur Lee était (suivant la rumeur) un autocrate certain de son génie incandescent et fortement inconscient du talent affleurant chez les autres. Donc MacLean abandonne la musique en 1970, d’ailleurs il abandonne le monde aussi se retranchant dans la méditation, et on n’entendra plus parler de lui, enfin presque …
Les quatre derniers titres sont des démos de 1982.
dimanche 11 septembre 2005
Colin Newman - A-Z (1980)
Colin Newman est un héros et si le si bien nommé Commercial Suicide est peut-être son meilleur et surtout plus connu album, A-Z premier effort solo post-wire sorti en 1980 comme par étourderie est aussi une merveille. Wire était un groupe séminal car il représentait l’urgence dans sa forme la plus pure; une sorte de mosaïque de sons arides tendus à l’extrême mais avec toujours en filigrane tout un pan de musique populaire venu du psychédélisme, de Syd Barrett peut-être, un mélange détonnant de sardonisme et de douceur, le groupe idéal, émouvant, sec et terrifiant et surtout brûlant, brûlant de tous les feux d’une époque morne. Dans A-Z on retrouve tout ça , même si ce n’est pas un chef d’œuvre absolu comme les trois Wire, la couleur est là, indéniablement présente, cette petite science innée qui fait de titres ironiques et moqueurs en fait de pures merveilles déstructurée et méchantes au cœur desquelles se cachent des perles de mélodie enfouie, presque dissimulée qui se révèlent par une étrange alchimie.
samedi 10 septembre 2005
Gene Clark - Un drôle d’Oyseau.
Le premier 45 tours des Byrds : Mr Tambourine Man — sorte de réponse américaine aux Beatles — est une déflagration, les Byrds deviennent du jour au lendemain des stars et un premier album sort bientôt. On y trouve trois compositions de Dylan et surtout cinq morceaux excellents de Gene Clark (le brillant Feel A Whole Let Better est bien l’égal des Beatles). Bon, les Byrds ne maîtrisent pas trop leurs instruments (fameuses Rickenbaker) et en dehors de McGuin les séances sont bidouillées par des musiciens de studio.
En aout 1965 le Byrds triomphent en Angleterre, l’album Turn Turn sort en décembre 1965, avec au programme trois compositions de Clark ; décidément l’oyseau le plus fécond ! Pourtant, 1966 sera l’année de trop pour Clark… tout commence par l’interdiction de Eight Miles High pour cause d’incitation à la drogue, les Byrds hypocrites nient farouchement. Gene Clark est jalousé au sein du groupe pour ses chansons, pour son trop-plein de droits d’auteur… et pour ses conquêtes féminines (il affiche un look de dandy très seyant). Il est aussi chahuté par Crosby qui lui reproche son incompétence technique et notamment ses hésitations en concert. En fait, Clark est trop délicat pour les Byrds, trop fragile, trop introspectif. On le fait quitter le groupe, le prétexte de sa phobie des avions est parfait et McGuin finaud pourra lui dire : « Mec quand on est un oiseau, on vole ! »
Après quelques mois d’absence, avec l’aide de Van Dyke Parks, Chris Hillman et Michael Clarke, il enregistre ensuite Gene Clark Whith the Gosdin Brothers , excellent et nostalgique avec le magnifique Echoes, puis assez vite deux albums — splendides — avec Doug Dillard.
No Other est donc un album magnifique les titres les moins réussis sont du niveau du meilleur Neil Young, quant aux autres on change de dimension, ils sont déglingués, boursouflés comme autant de flots d’émotions à l’état brut. Clark timide se lâche vraiment et tout en se lâchant il invente quelque chose : une musique country-rock engourdie pas la chimie, un autre psychédélisme où les fleurs fanées et un mal-être ontologique traînent inlassablement au milieu de l’émotion. Les paroles sont allumées et parfois terrifiantes : « on a tous besoin d’un fix par les temps qui courent… »
Après cette cime (abîme ?) Clark ne pouvait que redescendre petit à petit au niveau de la mer, Two sides of Every Story (1977), et quelques beaux disques plus loin, il s’enfoncera imperturbablement et avec délicatesse dans la drogue l’alcool et la dépression histoire d’assumer encore mieux sa réputation mythique. Il est mort presque oublié en 1991.
1967 Gene Clark with the Gosdin Brothers Sundazed
1969 Fantastic Expedition A&M
1969 Through the Morning A&M
1969 Gene Clark Together
1971 American Flyer MediaArts
1972 White Light [Raven] A&M
1972 Roadmaster Demon
1974 No Other Collectors’
1977 Two Sides to Every Story Polydor
1987 Firebyrd M.I.L.
1987 So Rebellious a Lover Demon
1992 Silhouetted in Light Edsel
2002 White Light [Bonus Tracks] Universal
2003 No Other [Bonus Tracks] WEA
lundi 5 septembre 2005
Lola Montès - Max Ophuls (1955)
Tout est quasi admirable Et si Lola Montès n’était que cela un grand film raté ! Qui survivrait grâce au talent persistant d’Ophuls : des enchaînements osés de couleurs flamboyantes, à ce niveau cela devient de la belle peinture et il faut chercher du coté des impressionnistes, comme d’habitude des mouvements de caméras spirituels, un récit éclaté et une structure narrative complètement moderne et visionnaire, voilà, voilà comme toujours chez Ophuls on est dans un espace temps assez indéfini et on ne parlera pas d’encrage de territoire tant il semble étranger à la chose … Tout est quasi admirable, néanmoins … Lola Montès n’est pas un film de prime abord émouvant, les personnages n’existent pas ce sont de pures abstractions, Martine Carole n’est qu’une enveloppe charnelle loin de Danielle Darrieux dans l’admirable et bouleversant Madame De.. , en fait c’est peut-être trop flamboyant, pour trouver de l’émotion qui passerait par le cerveau et pas trop le cœur, Il faudrait regarder Lola Montès par un autre filtre penser que c’est le dernier film d’Ophuls, que c’est un film désenchanté et parfois même un peu cynique, et voir dans ce grand Barnum magnifiquement coloré une charge (inconsciente ?) contre le spectaculaire, contempler le pénible et fatigant Ustinov de profil comme le futur dissimulé du divertissement.
The Comsat Angels - Waiting For A Miracle (1980)
La grande force des Comsat Angels c’est de ne pas avoir grandit et décollé, bizarre pour des anges non ? et bien oui on écoute ce groupe de la charnière seventies eighties avec une fraîcheur presque ironique, en gros c’est bien meilleur que Interpol ou Editors pour citer deux groupes récents qui campent dans le même vieux marais post punk, et surtout les affres du temps ne sont pas venues ternir la chose, comme chez U2 ou Echo And The Bunymen qui eux se sont noyés dans la durée. Donc Comsat Angels, premier album, des guitares qui cinglent gentiment, des couleurs qui passent par tous les tons du beige asthénique, un chanteur oui un chanteur un vrai, qui pourrait parfois rappeler le merveilleux David Sylvian, et des paroles mornes bien comme il faut, écoutez au hasard le classique Independance Day petite merveille tendue et désabusée.
« I can relax’cos I haven’t done a thing / And I can’t do a thing’ cos I can’t relax »