mercredi 6 juillet 2005

Panique à Needle-Park-Jerry Schatzberg (1971)



Le début des seventies avec comme toujours ce goût de cendres froides dans la bouche, premier film de Jerry Schatzberg et surtout premier film d’Al Pacino, une sorte de cérémonie froide et un peu hiératique sur fonds de seringues.

Panique à Needle Park est aride, nerveux, parfois vibrant Schatzberg a beau être un cinéaste Américain, il n’oublie pas les leçons de la nouvelle vague, il film Pacino camera cachée dans les rues de New York tel un magnifique quidam faussement conquérant. Tout est sec et sans concessions hollywoodiennes, il n’y a pas de musique par exemple, et la suite de scènes volées dans la rue, renforce la promiscuité avec une vision quasi documentaire.
La description du « monde » de la drogue est assez précise : misère sociale, manque d’argent, manque de drogue, délinquance, prostitution, overdose (terrifiante dans la chambre d’une prostituée ou un enfant pleure). Les scènes de shoot sont quasi documentaires et si Schatzberg semble filmer des victimes, ce n’est jamais d’un point de vue morale ou alors il faudrait plutôt parler de compassion.
Plus le film se contente d’enregistrer simplement la présence des acteurs et de leurs actes plus il est beau, par contre dès que tout cela fictionne trop (un grand trou au milieu ) il devient indécis et moins passionnant. La fin est admirable et poignante, il n’y pas de rédemption possible ou alors dans un soupçon de sentiment amoureux, il n’y a que de la fatalité.
Kitty Winn sorte d’ange déchu est magnifique, quant à Al Pacino, il est extraordinaire, humain terriblement humain.

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