mercredi 1 juin 2005

René Belletto – L’Enfer


J’ai un ami qui n’a jamais osé lire aucun livre de René Belletto trouvant allez savoir pourquoi ce patronyme « Belletto » rebutant et pour tout dire grotesque, un nom de gâteau ne cesse t-il de me dire, un gâteau un peu étouffe chrétien, j’ai vraiment des amis saugrenus… pour sa défense il faut dire que la sœur de mon ami est pâtissière, et qu’il a un peu l’habitude de finir les « restes », comme quoi patronymie et autobiographie simili-culinaire ne font pas un ménage des plus radieux.

Bon donc René Belletto, est un auteur de polars décalés publier la plupart du temps chez P.O.L* (ce qui situe un brin l’oiseau), de fausses histoires policières méandreuses avec une propension pour un hyperréalisme glaçant et jubilatoire, des histoires aussi qui travaillent en creux l’autobiographie du bonhomme. Reste que je ne suis pas très objectif, René Belletto étant lyonnais il faudra peut-être pour vous faire sans l’effet -quenelle , fameux effet bien connu chez les fans hardcore de Bertrand Tavernier (non pas moi), si on prend l’Enfer par exemple, roman paru en 1986, je connais tout intimement … la cabine téléphonique de la rue Cdt Charcot, l’arrêt d’autobus 10 mètres plus loin, le canal de Jonage, les pigeons qui s ‘écrasent morts de chauds comme des flaques visqueuses sur la place bellecour , la petite route qui monte vers Francheville le Haut… pourtant c’est aussi dans ces détails là que Belletto est un vrai écrivain, un écrivain qui rejoint Georges Perec et ses tentatives de descriptions urbaines …
Si on évacue d’une chiquenaude l’effet-quenelle, L’Enfer est aussi un polar haletant qui joue avec des références gracieuses … le gars Alighieri, Leibniz et des bidules oulipiens, c’est surtout un grand livre mélancolique et sombre … folie, chutes, rédemption, mort, lumière, assurément un rapport lointain avec la pâtisserie.



Belletto est malheureusement souvent très mal adapté au cinéma, « Péril en la Demeure » version érotico toc par Michel Deville ou « La Machine » version grand guignol par François Dupeyron, avec le gros Depardieu.

http://www.geocities.com/Paris/Palais/2106/Belletto.html
http://www.frankreichforum.org/bellettotext.htm

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