dimanche 11 juillet 2004

Un Homme,un vrai -Arnaud et Jean Marie Larrieu

Ouf ! enfin de l’air, ce petit film qui n’a pas l'allure de grand chose comme ça vaguement et vu de loin est pourtant un petit bijou resplendissant, enfin un film qui sort de la chambre ou le jeune cinéma français est un peu trop souvent renfermé, allez hop ! on aère, on aère à petit coup de comique décalé, bancal et un peu inquiétant notamment dans la scène très angoissante d’Ibiza, on aère en mixant allégrement, film d’entreprise, western, comédie musical, comédie du remariage Hawksienne et documentaire animalier avec un petit coté bricolé pas bien fini très sympathique, on aère en sachant filmer les paysages, ceux d’Ibiza avec des tons bleus saturés qui deviennent abstraits et menaçants, ceux des Pyrénées de manière assez remarquable ou le territoire des hommes et celui des animaux, celui des sublimes et ridicules coqs de bruyères ne font qu’un…

L’intrigue est culottée et totalement irréaliste, un couple se crée, vit mal, meurt et ressuscite, et de manière assez singulière, les deux ex-amoureux se retrouvent cinq ans plus tard ne se reconnaissent paset retombent amoureux l’un de l’autre.
Pour en arriver la il aura fallu que le très bon (tour à tour lunaire, puis terriblement physique) Mathieu Amalric perde un peu de sa féminité, dans la deuxième partie il est un papa poule débordé et un peu intello,un homme au foyer maître des taches menageres , dans la troisième partie un guide de montagne à la barbe postiche maître total de son corps et de l’espace.
Reste que mon objectivité sur le film est un peu biaisé, en effet je pourrais aimer n’importe quoi avec Hélène Fillieres, ici elle irradie, elle est vibrante, pudique dans l’impudeur, touchante dans ses hésitations, irrésistiblement drôle et gauche, la fille idéale c’est donc elle.